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Défiscalisation immobilière : les dispositifs à connaître

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L’investissement immobilier ne se limite pas à la constitution d’un patrimoine ou à la perception de revenus locatifs. Il représente également un puissant levier de réduction d’impôts. L’État a mis en place plusieurs dispositifs de défiscalisation immobilière pour encourager l’investissement dans certains secteurs ou zones géographiques. Découvrez les principaux mécanismes qui peuvent alléger votre facture fiscale.

La loi Pinel : le dispositif phare pour le neuf

La loi Pinel reste l’un des dispositifs de défiscalisation les plus populaires, même si elle évolue progressivement vers le Pinel +. Ce mécanisme permet de bénéficier d’une réduction d’impôt en investissant dans un logement neuf destiné à la location.

Le taux de réduction varie selon la durée d’engagement locatif : 9%, 12% ou 14% du prix d’achat pour des engagements de 6, 9 ou 12 ans. Par exemple, pour un appartement de 200 000€ loué pendant 9 ans, vous pouvez réduire vos impôts de 24 000€, soit 2 000€ par an.

Le Pinel +, plus exigeant en termes de performance énergétique et de qualité d’usage, offre des taux légèrement supérieurs : 12%, 18% ou 21%. Le logement doit respecter des critères stricts comme une double exposition, des espaces extérieurs privatifs, ou se situer dans un quartier prioritaire de la politique de la ville.

Attention toutefois aux plafonds de loyers et de ressources des locataires qui s’appliquent, ainsi qu’à la limite d’investissement de 300 000€ par an et 5 500€ par m².

Le dispositif Denormandie : pour rénover l’ancien

Le dispositif Denormandie fonctionne sur le même principe que le Pinel, mais concerne l’immobilier ancien nécessitant des travaux de rénovation. Il s’applique dans 245 villes moyennes définies par l’État.

Pour être éligible, les travaux doivent représenter au moins 25% du coût total de l’opération et améliorer significativement la performance énergétique du logement. Les taux de réduction d’impôt sont identiques au Pinel classique : 12%, 18% ou 21% selon la durée d’engagement.

Ce dispositif permet de valoriser le patrimoine ancien tout en bénéficiant d’avantages fiscaux attractifs. Il constitue une alternative intéressante dans les villes où le Pinel neuf est saturé ou peu rentable. Cliquez ici pour plus de détails.

Le déficit foncier : optimiser la rénovation

Le déficit foncier constitue un mécanisme méconnu mais puissant pour les propriétaires d’immobilier locatif ancien. Lorsque vos charges déductibles (travaux, intérêts d’emprunt, charges de copropriété) dépassent vos revenus fonciers, vous créez un déficit.

Ce déficit peut être imputé sur votre revenu global dans la limite de 10 700€ par an (21 400€ pour certains travaux de rénovation énergétique). L’excédent est reportable sur les revenus fonciers des 10 années suivantes.

Par exemple, si vous réalisez 30 000€ de travaux déductibles et percevez 8 000€ de loyers, votre déficit de 22 000€ permet de réduire votre revenu imposable de 10 700€ la première année, le solde étant reportable. Pour un contribuable à 30%, cela représente une économie d’impôt de 3 210€.

La loi Malraux : pour le patrimoine historique

La loi Malraux s’adresse aux investisseurs souhaitant restaurer des biens dans des secteurs sauvegardés ou des zones de protection du patrimoine architectural. Ce dispositif offre une réduction d’impôt de 22% à 30% du montant des travaux, dans la limite de 400 000€ sur quatre ans.

Contrairement à d’autres dispositifs, la loi Malraux ne plafonne pas la réduction en fonction de vos revenus, ce qui la rend particulièrement attractive pour les hauts revenus. En revanche, les travaux doivent être validés par un Architecte des Bâtiments de France et le bien doit être loué pendant au moins 9 ans.

Ce dispositif permet de préserver le patrimoine architectural français tout en bénéficiant d’une fiscalité avantageuse, mais nécessite un investissement conséquent et une expertise pointue.

Le statut LMNP : pour la location meublée

Le statut de Loueur en Meublé Non Professionnel (LMNP) offre une fiscalité très avantageuse pour les locations meublées. Contrairement au régime des revenus fonciers, le LMNP relève des Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC).

Au régime réel, vous pouvez déduire toutes vos charges réelles, incluant l’amortissement du bien et du mobilier. Cet amortissement, qui ne constitue pas une dépense réelle, permet souvent de neutraliser totalement l’impôt sur les revenus locatifs pendant de nombreuses années.

Le LMNP est particulièrement adapté aux résidences de services (étudiantes, seniors, tourisme) qui génèrent des revenus locatifs sécurisés via un bail commercial avec un gestionnaire professionnel.

Le Censi-Bouvard : combiner LMNP et réduction d’impôt

Le dispositif Censi-Bouvard permet de cumuler les avantages du statut LMNP avec une réduction d’impôt de 11% du prix d’achat, étalée sur 9 ans. Il s’applique aux investissements dans des résidences de services neuves avec bail commercial.

L’investisseur s’engage à louer le bien meublé pendant au moins 9 ans et peut également récupérer la TVA (20% du prix), ce qui réduit considérablement le coût d’acquisition. Ce double avantage fiscal en fait une solution prisée des investisseurs.

Choisir le bon dispositif selon son profil

Chaque dispositif de défiscalisation présente ses spécificités et s’adresse à des profils d’investisseurs différents. Avant de vous lancer, analysez votre tranche marginale d’imposition, votre capacité d’épargne, et vos objectifs patrimoniaux. Un accompagnement par un conseiller en gestion de patrimoine peut s’avérer précieux pour optimiser votre stratégie fiscale et éviter les pièges d’un investissement uniquement motivé par la défiscalisation.

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